LE MONTÉNÉGRO, L'ALBANIE ET LA MACÉDOINE
L'EXPRESSION DES BALKANS
La route est de plus en plus belle, les montagnes se reflètent dans une mer d’un bleu resplendissant. Nous sommes au Monténégro, où malgré une production de vin monopolisée à 80% par un seul producteur, Plantaze, certains petits domaines continuent d'élaborer d’excellents vins à partir du cépage local Vranac. Heureusement, la barrière de la langue ne nous empêche pas de partager de bons moments avec les vignerons autour de spécialités culinaires.
Surtout, ce bref séjour monténégrin nous permet de terminer la remise en forme de Betty ! En effet, la plupart des véhicules monténégrins proviennent de la marque Volkswagen, et nous n’avons aucun mal à trouver la pièce à remplacer.
Nous sommes impatientes de découvrir l’Albanie : le plus inconnu et mal aimé des Balkans. Au premier abord, une impression chaotique dégage de ce pays. Tout au long de la route - plus ou moins praticable - défilent des constructions inachevées, des tonnes de déchets répandus à même le sol et des chiens errants. Mais peu à peu l’Albanie nous dévoile ses premières beautés : les montagnes, la mer et surtout une population chaleureuse et accueillante, très fière de sa culture et de son pays.
Au travers des récits des vignerons, nous comprenons peu à peu cette nation à l’histoire différente des autres : entre son ouverture et développement soudains à la chute du dictateur, les marques de la récente guerre civile et les désastres de la corruption.
Après quelques heures dans la capitale Tirana, ville surpolluée et haute en couleurs, nous découvrons un havre de paix dans un vignoble en banlieue, véritable paradis pour les oiseaux et les insectes.
Puis nous changeons de paysage et retrouvons la Nature dans le sud du pays, on se croirait encore en été tant les températures sont agréables et les forêts d’un vert resplendissant. Sur la route, nous sommes parfois arrêtées par des troupeaux de moutons et des vaches se promenant. Le mode de vie est très simple, en majorité rural et non mécanisé.
L’histoire viticole de l’Albanie est très ancienne, plus de 2000 ans, mais la nouvelle génération se démarque de l’époque communiste par une production plus technologique et beaucoup de contrôle sur le vin. En effet, les nouveaux vignobles tiennent à se démarquer des vins de « garage » produits pour la consommation personnelle de la famille, en assurant une excellente qualité et mettent en évidence les grandes vertus du vin pour la santé.
Enfin ce qui nous interpelle particulièrement est l’intérêt porté à l’usage de produits locaux, on trouve ainsi beaucoup de grenades et la production de cépages autochtones, telle que le Kallmet ou le Vlosh est une évidence.
Une très forte volonté de valoriser leurs propres ressources montre l’attachement des Albanais à leur pays. Extrêmement hospitaliers, ils sont toujours prêts à nous aider, et ont à cœur de nous partager leurs histoires.
Après l’Albanie, direction la Grèce, terre natale de Dionysos ! Avant de franchir la frontière pour rentrer dans l’Union Européenne, nous nous accordons une pause en bord de mer, charmées par une plage infinie qui semble n’appartenir qu’à la Betty. Un Albanais du chantier voisin nous apporte du bois - décidément, l’hospitalité est une règle absolue ici - et nous allumons un chaleureux feu propice aux longues discussions. Une belle soirée, qui ne laisse en rien présager la mauvaise nouvelle qui nous attend le lendemain : la Grèce nous refuse l’entrée sur la terre des Dieux…
Mais rien ne nous arrêtera, et nous gardons notre but en tête coûte que coûte : la Géorgie, berceau du vin mystérieux et fascinant. Nous décidons donc de changer de route, et d’atteindre la Turquie par la Macédoine puis la Bulgarie.
A la frontière nord-macédonienne, la douane éclate de rire lorsque nous leurs montrons fièrement nos 58 bouteilles. Un joyeux retournement de situation pour quatre françaises insouciantes qui ne s’informent que trop rarement des règlementations en vigueur aux douanes. 2 litres de vin par personne c’est bien trop peu ! Heureusement, plus de peur que de mal, ils décident de fermer les yeux sur notre inconscience et nous signent même un autographe « Police d’Etat », collector.
Nous sommes accueillies dans deux vignobles et découvrons les cépages locaux : le Stunashina, le Plava et le Vranec. Les grands espaces naturels, les montagnes et les lacs ne nous laissent pas indifférentes : la Macédoine est un bien joli pays !
NOS photos
NOS RENCONTRES
Dragica Vučinić
Au domaine Venta, Dragica jongle entre son métier d'avocate et celui de vigneronne au sein de l'exploitation familiale qu'elle dirige avec son neveu Drasko. On y découvre de superbes vins rouges élaboré à partir du cépage autochtone Vranac.
Flori Uka
À travers le projet de Uka Farm, l'oenologue et producteur de vin souhaite montrer l'exemple et inspirer non seulement les Albanais mais toute une génération à travers le monde à revoir son mode de consommation et d'abord vivre de ses propres ressources. Ce lieu magique en banlieue de Tirana propose une cuisine à partir des produits locaux et des vins technologiques à partir des cépages de la région.
Natasha Dukat
Natasha fait partie des uniques femmes vigneronnes d'Albanie - si ce n'est la seule ! Avec son mari elle produit des vins issus des cépages locaux comme le Vlosh et prépare la traditionnelle et délicieuse cuisine locale pour les invités de la Kantina.
Jordan Trajkov
Businessman confirmé, Jordan travaille de longues années dans la finance aux États Unis et y découvre la passion du vin. Il revient dans son pays natal et construit la Popova Kula où il remet le cépage autochtone Stanushina au goût du jour.
Nous remercions tout particulièrement le vignoble Medaur en Albanie pour la visite exhaustive du vignoble et leur chaleureux accueil ainsi que le domaine Queen Maria pour la découverte de ce lieu magique et chargé d'histoire.
Un grand merci à Bérenger Thibaut d'Albanie Vacances pour ses recommandations et contacts précieux.